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La Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg s’octroie une petite cure de jeunesse. Un chantier de rénovation y a commencé le 1er octobre 2010. Les travaux se sont achevé en octobre 2014.
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Un week-end "portes ouvertes" (le 22 et 23 novembre) nous a permis de voir que nos impôts ont été bien utilisés et nous ont permis de découvrir la nouvelle BNU qui est splendide, efficace pour les étudiants et les chercheurs (150.000 documents accessibles de suite). L'ouverture officielle a eu lieu le lundi 24 novembre 2014.
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En 1950, la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg avait déjà fait l’objet d’un réaménagement pour augmenter sa capacité de rangement. Sur une même superficie, le nombre d’étagères avait alors doublé. L’accumulation des magasins fragilisait lourdement la structure porteuse sur la totalité des huit étages du bâtiment et présentait un risque d’écroulement en cas d’incendie.
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C’est avant tout cette « tenue au feu des planchers », évaluée par les pompiers à moins d’un quart d’heure, qu’il a fallu revoir. Cette nécessité sécuritaire a été l’occasion de rénover de fond en comble l’édifice, construit par August Hartel et Skjold Neckelmann
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L’Agence Nicolas Michelin et Associés n’est pas seule à s’occuper du chantier.
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La BNU étant classée monument historique depuis 2004, l’intervention de l’ANMA est flanquée de celle de Christophe Bottineau, architecte en chef des Monuments historiques.
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Cela concerne principalement les façades et les toitures.
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L’objectif des maîtres d’œuvre est d’allier modernité et respect du passé. Si bien que le projet de Nicolas Michelin, s’il modernise fondamentalement l’intérieur de la BNU, lui redonne sa structure originelle.
Pour ceux qui les auraient manquées, le sujet d’Alsace 20 - ci-dessus -
offre une bonne séance de rattrapage. (vidéo diffusée en janvier 2012)
L’architecte donne les grandes lignes de son projet
« Je tourne le dos au bâtiment des années cinquante, dont les restruc-turations avaient occulté en grande partie la force du plan central d’origine.
En dégageant la coupole, je redonne à l’intérieur une partie de son lustre d’antan et rétablis en même temps sa logique structurelle. »
Le public a déjà pu se faire une idée du nouvel intérieur grâce aux images réalisées par les architectes.
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Ils n'en ont pas l'air, mais c'est piliers sont à présent historiques.
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Ils font partie des deux étages conservés dans leur état d'origine.
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Le travail de l’armature de la coupoule rend la restauration plus complexe
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La façade de la BNU restera telle qu’elle a toujours été.
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Les maîtres d’œuvres ont simplement aménagé un accès pour les personnes handicapées à gauche de l’escalier d’entrée. L’accès pour les personnes en fauteuil se fera donc dorénavant du côté de la place de la République et non plus par l’avenue Victor Schoelcher.
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Les murs ont également bénéficié d’un petit ravalement de façade et les statues ont été électrifiées pour les préserver des « attaques » de pigeons.
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A l’intérieur, deux magasins de stockage, renommés « magasins historiques », ont été conservés dans l’aile est de l’édifice. Ces deux pièces des 4ème et 5ème étages conservent le plancher d’origine et les étagères Lipman installées dans les années 1890. La verrière de la coupole fait actuellement l’objet de discussions. Ses carreaux de verre avaient été remplacés, dans les années 1950, par du plastique. Dans le nouveau projet, les architectes ont décidé de revenir au verre.
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Mais le principal problème concerne l’armature.
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Faite de tiges de bois recouvertes par du bronze, la structure de la coupole a évolué de quelques millimètres au fil du temps.
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Résultat : les emplacements accueillant les carreaux ne sont plus réguliers.
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Pour respecter les délais, la structure déformée – qui oblige à fabriquer chaque carreau à des dimensions bien précises – sera peut-être remplacée par une nouvelle.
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Le hall d'entrée sera décoré de plaques sérigraphiées qui rappelleront l'architecture d'origine.
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Une modification totale de l’édifice
Pierre Louis, conservateur général en charge de la mission BNU Nouvelle, présente le chantier comme une modification totale de l’édifice :
« L’intérieur est bouleversé. Grâce à l’escalier central, le bâtiment sera lumineux. Dans l’ancien bâtiment, on se sentait à l’étroit, on ne savait pas se repérer. Maintenant l’usager ne sera plus perdu puisqu’il sera toujours guidé par un axe central. »
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Un premier hall avec escalier mènera les lecteurs au niveau 1.
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Là, le public pourra se rendre à droite dans une salle d’actualité, avec journaux et périodiques.
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C’est également à ce niveau que sera aménagée la cafétéria, une des grandes nouveautés de la prochaine BNU.
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Le reste de l’étage sera occupé par une salle d’exposition de 500 m² et d’un auditorium de 146 places, dont 4 pour personnes handicapées.
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C’est au niveau supérieur que l’escalier central, accessible avec la carte d’abonnement, prendra sa base. Il desservira les quatre autres étages plus hauts.
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Les différentes salles auront leur propre décoration pour varier les ambiances.
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Entre autres, une salle du patrimoine, avec livres précieux en vitrines, tiendra lieu au 5ème étage.
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Une salle de lecture, au 6ème étage, donnera juste sous le dôme. Des tables de travail seront fixées à même les rambardes.
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Du haut du 6ème étage, le lecteur pourra donc voir ce qui se passe à près de 30 mètres au-dessous de lui.
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L’agencement de la nouvelle BNU offre plus de « lisibilité spatiale ». (BNU = Bibliothèque Nationale Universitaire)
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La petite révolution est cependant toute autre : le public peut consulter librement un nombre important de livres (200 000 volumes en libre accès) qui ne seront plus stockés dans les magasins et n’aura plus à attendre la célèbre « demi-heure » entre la commande des documents et leur retrait.
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Les lecteurs apprécient également l’internet sans fil (wifi) gratuit et accessible dans l’auditorium par un code délivré avec la carte d’abonnement.
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La question d’une ouverture le dimanche a été résolue par l'esprit d'ouverture de tous. La BNU deviend ainsi la seule bibliothèque ouverte le dimanche à Strasbourg.
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La BNU étend sa surface de 30 000 m² et sa collection de documents sur place passera de 56 à 81 kilomètres de rayonnage. Mais conjointement, il n’y aura que 160 places de travail supplémentaires, portant leur nombre total à 660. A titre de comparaison, la bibliothèque universitaire Blaise Pascal offre 816 places assises, la médiathèque André Malraux 1 000 places assises.
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Concernant l’accès à un ordinateur, la BNU, avec une dizaine de postes informatiques, ne pourra pas non plus rivaliser avec la centaine de postes que propose la médiathèque Malraux.
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Si la salle d’exposition permettra de faire vivre l’édifice, la BNU restera surtout un lieu de conservation et d’emprunt, non un lieu où tout le monde pourra venir travailler sur place.
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Dernier étage : la salle de lecture sera surplombée par le dôme (visible dès le rez-de-chaussé grâce au merveilleux escalier hélicoïdal).
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Le chantier a pris du retard. Les discussions concernant le remplacement ou non de la structure du dôme empêche la poursuite des travaux sous celui-ci. Par ailleurs, la pose de l’équipement servant à améliorer l’acoustique de l’édifice rencontre quelques difficultés. Par endroits, le béton n’est pas assez lisse pour accueillir les plaques isolantes et doit être poncé.
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De fait, alors que la réouverture au public était envisagée en janvier 2014, elle ne sera effective que le 24 novembre 2014. D’ici-là, les documents de la BNU restent empruntables.
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L’autre option, possible à partir du 15 septembre 2013, sera de consulter les documents en ligne via Numistral. La Bibliothèque nationale de France (BnF) et la BNU de Strasbourg ont signé, le 6 février dernier, un partenariat afin de développer cette bibliothèque virtuelle qui compilera un stock de départ de 600 000 pages.
Lundi au samedi : 10 h à 22 h
Dimanche : 14 h - 22 h
Fermé les jours fériés
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tram B, C, E, F : arrêt République
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bus 10 : arrêt Lamey
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bus 6, 15A, 72 : arrêt République
Frantastique
Fenêtre vers la Rue du Maréchal Joffre
Le tram devant la BNU
Frantastique
LE TNS, L'EXCEPTION NATIONALE EN RÉGION
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Lieu unique dans le paysage théâtral français, le Théâtre National de Strasbourg est le seul théâtre national implanté en région.
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Il est un des cinq théâtres nationaux français avec la Comédie Française, l'Odéon Théâtre de l'Europe, le Théâtre national de la Colline et le Théâtre national de Chaillot.
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Il abrite une troupe de comédiens permanents, une École supérieure d'Art dramatique, des salles de spectacle, de répétition et des ateliers de construction de décors et de costumes.
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Tomi Ungerer est le fils de Théodore Ungerer et d’Alice Essler. Son arrière-grand-père Auguste Théodore, son grand-père Alfred (1861-1933) et son père Théodore travaillent dans l’horlogerie et l’entreprise d’horlogerie Ungerer a été active de 1858 à 1989.
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C’est en Alsace que son œuvre puise ses racines, malgré son tempérament de globe-trotter.
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Durant la Seconde Guerre mondiale, l’Alsace est annexée par l’Allemagne. La maison et l’usine familiale sont réquisitionnées par les Allemands et comme tous les alsaciens, Tomi Ungerer subit un endoctrinement nazi via l’école qu’il fréquente et qui est soumise à la germanisation.
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À la fin de la guerre, Tomi est à nouveau français mais il aura beaucoup de mal à s’adapter à cette nouvelle situation et se fait renvoyer de l’école, où on lui interdit de parler alsacien.
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En 1946, il explore la France à vélo.
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En 1951, après son échec au baccalauréat, il voyage par des moyens de fortune jusqu’en Laponie et au Cap Nord.
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En 1952, Tomi Ungerer s’engage dans le corps des méharistes en Algérie. Il est réformé en 1953. Il s’inscrit alors aux Arts décoratifs mais est renvoyé pour indiscipline. Il travaille alors comme étalagiste et publicitaire pour des petites entreprises.
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Entre 1954 et 1955, il effectue de nombreux voyages dans toute l’Europe, toujours par des moyens de fortune (en auto-stop ou en s’engageant comme marin sur des cargos), notamment en Islande, en Norvège, en Grèce et en Yougoslavie..
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Tomi Ungerer part pour New York en 1956. Il débarque avec un carton de dessins et 60 $ en poche, et c’est le succès immédiat : il travaille pour les journaux et magazines les plus prestigieux (New-York Times, Life etc). Sa rencontre avec Ursula Nordström des éditions Harper & Row lui permet de publier quatre-vingt livres pour enfants en dix ans. Ce sont ses activités de publicitaire et notamment d’affichiste qui lui apportent la notoriété : ses affiches contre la guerre du Viêt Nam sont très connues. Il est également connu comme un important satiriste et dessinateur humoristique (pour adultes).
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Il s’installe en 1971 en Nouvelle-Écosse, au Canada.
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En 1975, il fait une première donation de son œuvre et de sa collection de jouets à la ville de Strasbourg qui sera suivie de plusieurs autres.
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Depuis les années 1980, il s’investit énormément pour l’amélioration des relations franco-allemandes et dans la préservation de l’identité, du particularisme et du bilinguisme en Alsace.
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En 1988, pour le bimillénaire de Strasbourg, il dessine les plans d’un monument, « l’Aqueduc de Janus » situé à l’arrière de l’Opéra national du Rhin.
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Tomi Ungerer est membre du comité de patronage du think tank strasbourgeois Forum Carolus créé et dirigé par Henri de Grossouvre, car pour lui, comme il aime à le répéter, « pour la première fois depuis des siècles, Strasbourg et l’Alsace sont au bon endroit au bon moment ».
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Il obtient en 1998 le Prix Hans Christian Andersen, mention illustrateur, la plus haute distinction pour un auteur de livres d'enfants.
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Les principaux thèmes qu’il a abordés dans sa carrière sont la littérature d'enfance et de jeunesse, la publicité, les alsatiques et l’érotisme.
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Son œuvre est riche de 30 000 à 40 000 dessins.